Patrick HENRY - Magali LOMBARD

Patrick HENRY  -  Magali LOMBARD

La fabuleuse époque

 

 

 

L'Enfant Terrible

 

 

 

« Il ne se passe une quinzaine sans que toute la presse française ne donne son nom, souvent en tête des classements des catégories, (…) toujours dans les meilleurs (…). Cet acharné du volant, que sa position d'amateur en flèche détache du lot croissant des habitués de rallye et épreuves régionales en tous genres, dont la cote ne baisse plus depuis déjà 1966, c'est Jacques Henry. »

 

 

 

Presse, Daniel BOUVIER ,1969

 

 

 

    A cette grande époque, Jacky vivait son ascension avec simplicité mais persévérance. Au fil des années, il s'est construit une véritable carrière ; et son personnage généreux et authentique surprenait tous les esprits.

 

Né le 14 mai 1942, Jacky passe son enfance à la campagne, entouré de passionnés de courses automobiles. Edgar Rollin, son beau-père, aussi pilote, l'aida à débuter…

 

En 1963, Jacques Henry a 21 ans, il décide de concrétiser sa passion naissante et suit des cours à l'Ecole de pilotage de Magny-Cours. Et là ! Tout se dessine, il sait ce qu'il veut faire de son avenir. Déterminé, avide de sensations, il fait son 1er rallye en 1964 sur l'Ondine de son beau-frère. Cette année-là, il gagne la plupart des rallyes régionaux. Il poursuit son acharnement sur R8 Gordini et se classe déjà proche des meilleurs en 1965, jusqu'à sa 1ère victoire…

 

 

    Et oui ! En 1966, à l'âge de 24 ans, sur sa Ford Cortina Lotus, il gagne le rallye de Franche-Comté. Quatre années « sur les routes » font de Jacky un jeune prometteur au talent de pilotage certain, ainsi que ces qualités humaines reconnues. En effet, le public s'attache déjà à ce « grand garçon », un personnage modeste, généreux et persévérant.

Nous arrivons vers les années décisives 1967 et 1968… D'autres victoires s'enchaînent, notamment en courses de côtes. Jacky se place dans les meilleurs avec sa fabuleuse Cooper au rallye de Bourgogne, au rallye de Lorraine, au rallye des Vosges en 1967. Ensuite avec « sa fameuse voiture bleue », son Alpine Renault, il additionne les bons points avec des très bons classements… Sa vie évolue et tend vers l'idéal qu'il s'est fixé.

 

 

 

 

« Mon plus profond désir, c'est de devenir pilote professionnel pour le compte d'une marque et conduire pour celle-ci une voiture d'usine… la mener dans les grandes compétitions, la mener vers les victoires ! »

 

Presse, Daniel BOUVIER ,1969

 

    En 1969, Jacques Chenisse propose à Jacques Henry d'être « pilote d'usine » en Alpine…, notre personnage veut profiter de sa passion sans contrainte, « prendre plaisir », ne rendre des comptes à personne. Il aime l'esprit sportif, l'entraide…

 

« On se souvient d'ailleurs qu'il avait une saison laissé s'échappé une belle victoire pour porter assistance à un autre coureur, ce qui ajouté a de faits semblables, devait contribuer à asseoir solidement sa réputation de pilote « fair play ». »

Presse, «  Jacques Henry : encore des courses mais plus de saison complète »

 

« L'enfant terrible » de 28 ans poursuit son chemin et ne manque pas de se faire remarquer par une 3ème place au championnat de France des Rallyes en 1969, et poursuit par sa victoire au Rallye d'Antibes, ainsi qu'un 2nd place au Critérium Alpin en 1970.

 

Et pourtant !

 

    Ce dernier dans plus de 800km de routes défend une réputation de « sélectivité »… Notamment en 1971, le Critérium Alpin a été plus que jamais à la hauteur de sa renommée.

 

 

 

 

 

«Jamais de son histoire (…) le Critérium Alpin n'avait été aussi difficile et aussi éprouvant pour les pilotes. Les chiffres à ce sujet sont éloquents : sur 42 équipages qui avaient pris le départ (…) 19 seulement sont arrivés à bon port (…). »

 

Presse, 1971, Yannick VIOLA

 

Sur ce terrain très difficile de petites routes de montagne auxquelles l'Alpine se prête si bien, Jacques Henry s'est hissé jusqu'à la victoire. Cette année-là, il se fait remarquer pour un excellent début de saison qui le mène à la 3ème place du Championnat de France des Rallyes.

 

 

La nouvelle année débute sur les « chapeaux de roues ». Voilà, ce qu'on pouvait lire dans les journaux fin janvier 1972 :

 

 

 

« Jacques Henry vient de remporter une splendide victoire dans la plus grande course internationale, le prestigieux rallye de Monte-Carlo (…). Nous sommes heureux d'adresser nos sincères félicitations à l'équipage de l'Alpine n°29 Jacques Henry- Di Nicolas (…) qui a su éviter les embûches des dernières terribles étapes du meurtrier Rallye de Monte-Carlo 72. »

Presse,  « Brillante victoire de Jacques Henry au rallye de Monte-Carlo »

 

 

 

    Il continue cette année-là son épopée sur Porche 910 Proto avec le même élan, puis en 1973 avec sa Lola sport Proto 2L.

 Et « l'éternel indépendant » arrivera à deux titres de Champion de France des Rallyes en 1974 et 1975.

 

 

 

« Jacques Henry est venu chercher sa consécration de sa très belle saison. Mais la tâche fut plus difficile que prévu face à des gaillairds comme Fréquelin et Serpaggi. »

Presse, «  Le titre pour Jacques Henry »

   

 

Ensuite, Jacky va courir de plus en plus épisodiquement :

 

« Je voulais être Champion de France (…) Je pense avoir connu la grande époque du Rallye. »

Presse, « 1975, Jacques Henry », Frédéric Billet

 

 

 

 

     Disons que notre personnage est un vrai passionné, ce qui l'intéresse pendant toutes ces années, c'est prendre du plaisir et « rouler, rouler, rouler… » le plus possible. Tous les week-ends, il chevauche sa monture après l'avoir remise sur pied la semaine dans son garage. Il aime les routes de montagnes, « les rapides », les « piègieuses », alterne entre les rallyes du Championnat de France, les Courses de Côtes, les Rallyes Régionaux, et surtout les courses entre copains. Il prend le rythme en début de saison et le garde jusqu'au dernier podium !

 

 

« J'étais plus souvent dans le midi que chez moi où je n'ai passe que 56 jours cette année-là. »

Presse, « 1975, Jacques Henry », Frédéric Billet

 

 

 

 

 

Il avait très peu de temps pour travailler sur des reconnaissances précises, d'ailleurs elles étaient souvent faites « à la va-vite ».

 

 

 

« En analysant, je crois que dans certains cas, les reconnaissances précises étaient sécurisantes, mais quand tu notes 90, tu passes à 90. Moi, si je sentais le même passage à 120, j'y allais de bon cœur. Répété sur plusieurs virages, ça fait des écarts. J'ai toujours eu ce « feeling » particulier du terrain. Et si ça passait souvent fin, je suis très peu sorti de la route. »

Presse, « 1975, Jacques Henry », Frédéric Billet

 

 

 

 

Et une fois son rêve exhaussé, Jacques Henry s'est prouvé qu'il pouvait battre les meilleurs et être le Meilleur ! Il a voulu « calmé le jeu » !

 

 

 

« J'étais parvenu à mes fins, j'étais content, ça allait bien comme ça. J'ai continué à vivre avec mon garage sans contrainte, comme j'ai toujours voulu le faire (…). Pour moi la Berlinette reste l'engin qui procure les plus grandes sensations de pilotage, c'était un jouet terrible. »

Presse, « 1975, Jacques Henry », Frédéric Billet

 

 

 

    Ce garçon de 21 ans, à ses débuts, a fait une très belle carrière en rallye automobile. Après 1975, il « reprendra de temps en temps le manche avec enthousiasme  et avec succès… ». Il se consacra à prendre soin de sa famille et à transmettre à ses fils son goût pour « les voitures ». Aujourd'hui, Jacky vit sa passion au rythme de celle de ses « gamins » ; tous deux ont hérités de la sportivité de leur père, et continue à faire vibrer la famille ; Stéphane s'illustrant en circuit sprint 206 et Patrick en rallye.

 

 

 

En attendant d'autres victoires…

 

 

 

 

 



25/01/2008
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